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Born Bad Records
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CERTAINE RUINES

by CYRIL CYRIL

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1.
Colosse de Rhodes On se demande par quel miracle ce quelque chose d’un peu magique nous lève, nous tient si ferme, l’espoir absurde d’un monde meilleur, l’émerveillement au quotidien à la vue du ciel et des étoiles, du feu qui nous tient éveillé des nuits entières, en compagnie d’eau-de-vie et de mort lente, hypnotisé en continu par la musique de toutes les plantes, et des rires et des larmes, et des rires et des larmes, et des rires et des larmes. Et tandis que l’on aime se voir on se fait croire que l’on vaut mieux que le ressac de l’humanité toute entière. Ne plus croire en rien et s’en aller brouter les inquiétudes ensevelies des mille autre quelque part. Et toujours jeune on assiste à l’ascension des égos. On avale la jalousie. La gorge pique. On perd des frères et des soeurs et on échange. Blanc-becs. Faux soleils. Grillés d’avance. Temps perdu. Âmes damnées et karma gigantesque.
2.
Sous La Mer C’est Calme Les âmes se dissipent en abysses Lavées comme après la mousson Plus de sommeil, plus de sommeil Dans cette ville y a des travaux partout Cerné de pommes analogues Je rampe la tête à l’envers Puis y a tout ça les visages Techno futur, rétro futur Donne tes données, je te donne mes données Donne tes données, je te donne mes données Montre ton visage, je te montre mon visage Je pars au cortège et les cris Bris de vitrines et les masques Je prends les pavés, je lance les pavés Je prends les pavés, je lance les pavés C’est intimidant le léviathan C’est ça la vraie vie Qui veut le pouvoir et les ruines? Contradiction manifeste Salut égo salut écho Tourner en rond, tourner en rond Flemme du fomo, je fais ramadan Qu’est qu’il fermente en coulisse Machin président du monde Je pars habiter dans le rift Laisser planer les volcans Direction la fosse des Mariannes Car sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Accumuler trop de fatigue Tourner en rond, tourner en rond J’ai jamais eu de vrai métier Tourner en rond, tourner en rond J’ai pas l’humour d’André André Tourner en rond, tourner en rond Tourner en rond, tourner en rond Tourner en rond, tourner en rond Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme Sous la mer c’est calme
3.
Samarcande 03:43
Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Derriere moi les derrières ruines, devant moi les ruines Derriere moi les derrières ruines, devant moi les ruines Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Je ne fais que passer n’est-ce pas? Derriere moi les derrières ruines, devant moi les ruines Derriere moi les derrières ruines, devant moi les ruines Cependant que naissent au crépuscule en pagaille Le chaos, l’amour et les peines En multitudes essaiment d’abysses en abysses Et tourbillonnent en siphons désuets avant même que l’oeil s’ouvre Etincelles en myriades par un soupçon absurde La vie sursaute en delà des poussières Car ici tout est ruines
4.
Sayyara 04:39
ا خذ السيارة و ادخل بالحائط
5.
La ville 05:04
La Ville La ville est un danger L’automobile conquiert l’espace Le centre se dépeuple et les échoués y sédimentent Elle amplifie la fascination pour l’extérieur et l’énergie non productive Le désert y naît sous la joie mécanique des néons Ouverte sur le monde, elle ignore le pays, l’Homme Elle saisonne en solitudes et pauvretés nouvelles Elle saccade des pollutions Elle se répand partout La ville est un danger La ville est un danger Elle pétrifie de silence les campagnes Elle menace les cultures et les différences comme un virus mondial Quand elle n’est pas pétrie d’une vieille mémoire, sa logique est inhumaine Elle devient mégapole et ne s’arrête jamais La ville est un danger La ville est comme un train qui va au gouffre qui accélère, qui accélère, qui accélère en tourbillon infini d’illusions auto satisfaites La ville se félicite d’être ville Elle assiste imperturbable au spectacle Elle se plaît à brûler toutes les ailes Elle avale tout La ville est un mirage La ville est une île La ville est un iceberg La ville est feu flamme La ville est un danger
6.
Le vide 04:04
Le Vide لااخشى الفراغ لااخشى الشتأ لااخشى الرجال لااخشى الخوف
7.
Tamam 03:39
Tamam تمام تمام تمام تمام تمام تمام هـذا كذب هـذا كذب هـذا كذب هـذا كذب لااعرف لماذا و لاكن ماشي احال لااعرف لماذا و لاكن ماشي احال
8.
El Bahr 03:48
El bahr البحر قديم يبقى يروح و يأتي يروح و يأتي تذهـب و تأتي و ترجع ولكن البحر مهم لك البحر قديم يبقى تروحي و تأتي تروحي و تأتي تذهـبي و تأتي و ترجعي ولكن البحر مهم لكي
9.
Ultra Moderne Solitude 2 Au bleu infini de tes yeux Qui me regardent si peu Qui me regardent si peu La lueur pâle qui éclaire ton visage Si souvent maintenant Si souvent Si souvent Où sont donc passées les âmes Avec qui prendre les armes? Où sont donc passées les âmes Avec qui prendre les armes? Maintenant Que dit ton corps mutique Derrière l’écran Derrière l’écran Je ne sais pas Si loin de moi et que je suis là J’aimerais entendre ta voix Splendide Où sont donc passées les âmes Avec qui prendre les armes? Où sont donc passées les âmes Avec qui prendre les armes?
10.

about

“Ô ruines ! je retournerai vers vous prendre vos leçons, je me replacerai dans la paix de vos solitudes.”
Constantin-François Volney, Les Ruines ou méditation sur les révolutions des empires [1791]

De tous les Cyril qu’enfanta la Cité de Calvin à l’orée des années 80, ces deux-là devaient fatalement se trouver. Deux Cyril comme deux âmes dizygotes dont les aléas ont hâté la rencontre. Cyril Cyril. Hydre libre, née de cette ville de diplomates où Borges, dans L’Autre, dédoublait son égo rajeuni.
Sur les ruines de leurs groupes éreintés s’échafaude un empire d’essence cosmopolite. Car ces Cyril ont engrangé des miles, depuis leur havre genevois.
Muezzin sans frontières, Cyril Yeterian vient au monde échevelé dans Mama Rosin. Un trio réveillant les spectres des bayous voyous, les Mardi Gras moites d’une Louisiane électrique. Le monde, très vite, s’éprend de leur verve. La BBC les fête, Jon Spencer les produit, les disques prolifèrent. Et puis en 2017, l’état de grâce trépasse. Cyril est seul.
Oh, pas tout à fait. Car autour de lui champignonne la musique. Dans sa boutique Bongo Joe, sur le label du même nom, dans les soirées DJ qu’il fomente en sous-sol, Yeterian défriche à tout va, dans une boulimie de grooves exilés.
Dans le même espace-temps, Cyril Bondi, lui, prend la tangente. Diatribes, La Tène, Insub Meta Orchestra, les projets les plus aventureux de la scène genevoise ont tous maille à partir avec ce percussionniste en quête de pulsations inouïes. Lui aussi voyage, connaît l’ascension, l’ivresse des cimes et la chute. Plaistow, son groupe de jazz médiumnique, d’hypnose acoustique, chahute le landerneau saturé du trio piano-basse-batterie et conquiert les coeurs d’Europe et d’Orient. Jusqu’à la rupture.
Bondi cherche alors un local pour y déposer son attirail. Il trouve mieux: un complice en prospection musicale, un Cyril au diapason de son instinct frondeur.
Plus question donc de s’appuyer, tel le “Colosse de Rhodes”, sur des piles éprouvées. L’aventure réclame un nouveau bagage, un nouveau langage. Cyril et Cyril sont dans un bateau et tous deux se jettent à l’eau.
Guitariste et accordéoniste, Cyril Y. adopte le banjo. Il y greffe des pédales d’effet qui ont tôt fait de le muer en bouzouki malingre, en saz épique, en lyre d’Addis. Cyril B, lui, recompose une batterie de cuisine cannibale, sertissant sa grosse caisse modèle fanfare de grelots maousses et de noix tropicales.
Il faut avoir vu ces deux là, un soir de festival populeux, surchauffer un club étriqué en convoquant des négus utopiques. Jouer aux nouveaux berbères, provoquer d’improbables soukous sismiques en une transe qui tient autant du vertige hippie que de Fraggle Rock.
Car la musique, pour Cyril Cyril, est un usage du monde. Un décentrement joyeux qui offre de nouvelles prises à l’appréhension du chaos. Le propos ici, n’a rien d’une partie de campagne mondialisée, d’un exotisme gluten-free. Sous la plage, les pavés. Le politique affleure toujours à la surface de ces chants grisants, de ces grooves osseux.
Quand il ne remonte pas la filière familiale d’un dialecte libanais adopté sur le tard, Cyril Yeterian scande en français des rhapsodies dont le vocable impérieux dit tout des insurrections qui viennent.
Ainsi de “La ville”, harangue doorsienne où la verve épique d’un Prix Goncourt (Texaco de Patrick Chamoiseau) rencontre les prophéties poétiques du Comité Invisible. Ainsi d’”Ultra moderne solitude 2”, plus Alain Péters que Souchon, où l’on s’interroge: “Où sont donc parties les âmes / avec qui prendre les armes”.
Rien pourtant de nature à transformer Certaine Ruines en un pamphlet bavard de mauvais plaisants, de rabat-joies néo-post-tout. Parce que, reconnaissons-le, “c’est intimidant le léviathan” (“Sous la mer c’est calme), Cyril Cyril sait les pouvoirs supérieurs de la suggestion, de la retenue, de la sobriété heureuse.
Un mot, un cri en dit bien d’autres, pour peu qu’il soit habité. Un son de duo, réduit à sa plus simple expression - rythme-riff-voix - peut porter en lui, double hélice d’ADN, un organisme musical d’une luxuriance infinie. 
Cyril Cyril, si riche, si riche.

Nicolas Julliard

credits

released September 21, 2018

Cyril Yeterian: banjo, guitar, organ, voice
Cyril Bondi: drums, percussions, organ, voice

All songs written & composed by Cyril Yeterian & Cyril Bondi
La Ville inspired by Patrick Texaco Chamoiseau & Le Comité Invisible

Recorded by d’Incise at Insub Studio, Geneva
Mixed by Jasper Geluk at Tone Boutique, Amsterdam
Master & Cut at Optimum Mastering Ltd, Bristol
Picture by Mehdi Benkler
Artwork by Mâra Krastina & David Mamie

Avec le soutien de Pro Helvetia et de la Ville de Genève

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